dimanche 27 décembre 2009

Charlotte aux framboises givrées


Un dessert de fête léger et coloré qui met à l'honneur votre sens inné de la prévision : quelle bonne idée d'avoir congelé des framboises cet été !

Ingrédients :

- 200 g. de framboises (congelées) réduites en purée
- 300 g. de framboises (congelées) entières + 30 framboises (congelées)
- 125 g. + 20 g. de sucre
- 12 biscuits cuiller
- 20 biscuits roses de Reims
- 3 x 4 g. d’agar agar
- 250 g. de crème liquide
- 5 cl de sirop de grenadine
- 5 cl de sirop de rose

Jour 1 :

Verser 200 g. de purée de framboises dans une casserole. Ajouter 300 g. de framboises entières. Faire bouillir et incorporer 4 g. d’agar agar. Placer un cercle de 14 cm de diamètre sur une plaque recouverte de film alimentaire. Verser 200 g. du mélange à l’intérieur du cercle. Déposer une quinzaine de framboises entières dans la gelée en les enfonçant bien. Faire prendre au congélateur pendant au moins 2 heures.

Jour 2 :

Sortir le cercle de gelée de framboises du congélateur. Enlever le film alimentaire. Chauffer les bords du cercle au sèche-cheveux. Poser le cercle de gelée sur un bol. Faire descendre le cercle pour démouler. Réserver au réfrigérateur. Recouvrir une plaque de papier sulfurisé. Placer un cercle de 14 cm de diamètre sur la plaque. Tremper rapidement les biscuits cuiller dans du sirop de grenadine dissous dans un peu d'eau. Disposer 12 biscuits cuiller au fond du cercle, côté sucré vers le haut. Réserver.

Préparer la mousse : faire bouillir 230 g. de purée de framboises dans une casserole. Dès le premier bouillon, mélanger 4 g. d’agar agar. Fouetter en chantilly ferme 250 g. de crème liquide bien froide et incorporer la purée de framboises. Mélanger délicatement. Ôter le cercle qui entoure les biscuits et remplacer par un cercle de 16 cm de diamètre. Répartir une épaisse couche de mousse. Déposer le cercle de gelée de framboises congelé en le retournant, framboises entières vers le fond. Enfoncer le cercle dans la mousse. Recouvrir de mousse en remplissant à ras-bord et uniformément. Lisser avec une spatule. Mettre au congélateur.

Jour 3 - jour J (6 heures avant de servir) :

Faire bouillir le reste de purée de framboises dans une casserole. Dès le premier bouillon, mélanger 4 g. d’agar agar.

Sortir la charlotte du congélateur. Chauffer les parois du cercle au sèche-cheveux. Poser la charlotte sur un bol retourné. Retirer le cercle par le bas. Débarrasser sur une grille posée sur un plat. Verser la purée de framboises sur la charlotte. Poser la charlotte sur le plat de service. Tremper très vite le côté non sucré de 20 biscuits roses dans 5 cl de sirop de rose dissous dans un peu d'eau. Couper les biscuits à hauteur de la charlotte (env. aux 2/3) à l’aide d’un petit couteau pointu. Poser les biscuits tout autour, côté sucré vers l’extérieur. Poser au centre de la charlotte des framboises entières réservées pour la décoration. Laisser complètement dégeler la charlotte. Servir.

lundi 14 décembre 2009

Brownies au praliné et aux framboises



Mmmmh... Vous m'en direz des nouvelles. C'est tellement bon que cela se passe de commentaires !

Ingrédients :

- 3 oeufs
- 150 g. de beurre
- 50 g. de farine
- 200 g. de chocolat noir 70%
- 250 g. de praliné
- 1 fève Tonka râpée
- 250 g. de framboises congelées cet été

Réalisation :

Préchauffer le four à 210° C.

Faire fondre le chocolat et le beurre au micro-ondes (1 min 30 puissance maximale).

Ajouter au mélange fondu le praliné, la fève Tonka réduite en poudre, la farine, les oeufs et les framboises. Mélanger.

Verser la préparation dans un moule carré ou rectangulaire tapissé de papier sulfurisé.

Cuire 30 min à 210° C.

Laisser refroidir le gâteau avant de le démouler et de le découper en carrés.

mercredi 9 décembre 2009

Gâteau de mousse au chocolat blanc


Un dessert qui ravit les yeux. Et bien plus facile à réaliser qu'il n'en a l'air ! Il permet d'achever un repas en légèreté.

Ingrédients :

Mousse :

- 120 g. de chocolat blanc
- 4 g. d’agar agar
- 125 g. de crème fleurette
- 90 g. de lait

Croustillant aux gavottes :

- 65 g. de gavottes
- 50 g. de chocolat au lait
- 40 g. de chocolat blanc
- 80 g. de praliné

Décoration :

- 50 g. de chocolat noir

Préparation du croustillant aux gavottes :

Broyer les gavottes. Faire fondre les chocolats puis ajouter le praliné. Verser le mélange fondu sur les gavottes. Mettre la préparation dans un cercle à pâtisserie (20 cm de diamètre) posé sur une feuille de papier sulfurisé. Faire durcir au réfrigérateur pendant la poursuite de la recette.

Préparation de la mousse au chocolat :

Découper le chocolat blanc en petits morceaux. Fouetter la crème pour qu’elle soit souple et mousseuse. Faire bouillir le lait, ajouter l’agar agar et mélanger jusqu’à ce que le mélange soit bien homogène. Verser la première moitié du lait sur le chocolat blanc. Mélanger délicatement à la spatule jusqu’à ce que le chocolat soit fondu. Compléter avec le reste de lait. Ajouter la crème fouettée. Emplir le cercle à pâtisserie avec la mousse. Lisser le dessus à l'aide d'une spatule. Mettre au réfrigérateur et laisser prendre environ 4 heures.

Démouler la mousse : la déposer sur un bol renversé, chauffer la paroi quelques secondes avec un sèche-cheveux. Faire glisser le cercle. Remettre la mousse au réfrigérateur.

Pour la décoration :

Tempérer le chocolat noir (faire fondre à 55-60° C, le refroidir à 28° C, remonter à 30-31° C) et le faire couler sur du papier rhodoïd. Etaler à la spatule et laisser refroidir.

Sortir la mousse du frigo. Appliquer des éclats de chocolat noir autour de la mousse, un peu comme une mosaïque. Laisser prendre au réfrigérateur 15 minutes.

mardi 1 décembre 2009

Tarte au chocolat noir de Thierry Mulhaupt


Noël approche, le temps des friandises aussi. Puisque le chocolat est à l’honneur en cette fin d’année, un petit billet sur un artisan chocolatier local tombe à pic. J’ai déjà écrit à propos de Thierry Mulhaupt et de ses macarons. Un déjeuner gourmand m’a permis de discuter avec le chef pâtissier et ce moment a été aussi agréable et fondant que la recette qui suit, inspirée et dictée par ses bons soins.

Un dessert s’apprécie comme un verre de vin. Dans tout gourmet repose un sommelier rompu au cépage et au terroir. Une dégustation permet d’apprécier les qualités et les parfums d’un dessert. Si la robe est aussi essentielle que le nez, celui-ci permet des accords gourmands audacieux. Les tartes folles sont les reproductions de mariages gustatifs harmonieux exprimés par de grands vins. Je laisse libre cours à votre imagination, la mienne est littéralement galopante depuis cette révélation…

Pâte sucrée aux noisettes :

- 80 g. de farine
- 10 g. de fécule de pomme de terre
- 45 g. de sucre glace
- 65 g. de beurre mou
- 10 g. de poudre de noisettes
- 7 g. de pralin
- 1 petite pincée de sel fin
- 25 g. d’œuf

Travailler le beurre et le sucre jusqu’à obtenir une pâte blanche. Ajouter l’œuf, la pincée de sel, la poudre d’amande, puis la farine et la fécule. Pourquoi dans cet ordre ? En incorporant d’abord l’œuf au sucre, celui-ci absorbe l’eau qui ne peut plus alors servir de liant ni aux protéines du gluten ni aux grains d’amidon, évitant ainsi que la pâte ne devienne filasse. La pâte est souple et malléable.

Quand tous les ingrédients sont bien mélangés, mettre en boule et déposer cette boule entre deux feuilles de papier sulfurisé. Etaler la pâte sur une hauteur de 2 mm environ et la déposer à plat au frigo pendant au moins 1 heure. On peut aussi envisager un passage de trente minutes au congélateur.

Le délai écoulé, découper un cercle de pâte de la taille de votre cercle à pâtisserie. Poser le cercle sur un moule à tarte recouvert de papier sulfurisé. Reposer le cercle. Puis tailler de fines bandes de pâtes pour faire les bords de la tarte. Piquer la pâte à l’aide d’une fourchette (sans la transpercer). Poser un cercle de papier sulfurisé sur le fond de votre pâte, garnir le tout de pois chiches ou noyaux d’abricots. Réfrigérer 1 heure.

Enfourner à 210° C en chaleur traditionnelle pendant 12 minutes (surveiller la cuisson, dès que les bords commencent à dorer, c’est cuit).

Laisser refroidir avant de démouler.

Ganache aux épices :

- 75 g. de chocolat noir haché
- 75 g. de chocolat au lait haché
- 125 g. de crème fleurette
- 1 bâton de cannelle
- 6 ou 7 grains de poivre Sechuan
- 1 fève Tonka
- 60 g. de beurre tempéré

Porter la crème fraîche à ébullition. Ajouter le bâton de cannelle, les grains de poivre et la fève Tonka. Laisser infuser 15 à 20 minutes. Bouillir une deuxième fois et filtrer avant de verser la moitié de la crème sur les chocolats râpés. Mélanger doucement à l’aide d’une spatule. Ajouter le reste de crème. Lisser avec la spatule. Rajouter ensuite le beurre tempéré en morceaux et lisser. Laisser la ganache figer à température ambiante.

Croquant aux graines de courge, amandes et pralin :

- 150 g. de sucre semoule
- 3 c. à s. d’eau

Mélanger l’eau et le sucre dans une casserole. Faire chauffer le mélange en nettoyant régulièrement la paroi de la casserole à l’aide d’un pinceau humide afin d’éviter une cristallisation trop rapide. Arrêter la cuisson du caramel quand il a une belle couleur ambré. Retirer la casserole du feu, ajouter une poignée de graines de courge, une poignée d’amandes concassées et une cuillère à soupe de pralin. Mélanger. Verser le caramel sur une toile Silpat et laisser refroidir.

Détailler le croquant en petits morceaux.

Dressage :

Garnir les tartelettes de ganache, laisser figer à température ambiante pendant une bonne heure.

Décorer de brisures de croquant. Saler légèrement.

jeudi 19 novembre 2009

Marbré au potimarron et au chocolat


A toutes celles et à tous ceux qui me laissent de très gentils commentaires, je tiens à leur adresser un immense MERCI. Mon emploi du temps ne m'accorde pas assez de temps pour vous remercier tous individuellement. Je suis très touchée par vos compliments et les reçois comme des cadeaux. Lors de mes plus rares (mais toujours assidues) visites sur vos blogs, je demeure réellement impressionnée par vos trouvailles gustatives, la qualité des photos et des textes les accompagnant. Ne souhaitant oublier personne dans une injuste énumération, je ne donnerai aucun nom. Mais que de talents en cuisines !

J'aurais sincèrement envie de tous vous rencontrer autour d'un bon repas pour échanger autour de notre passion dévorante pour la tambouille, la bonne. Pour la peine, je vous invite pour le dessert. Voici une heureuse découverte : le mariage du potimarron et du chocolat. D'une douceur incroyable, pas du tout écoeurante !

- 230 g. d’œufs à température ambiante (5 gros œufs ou 6 petits),
- 300 g. de sucre,
- 230 g. de farine T45,
- 160 g. de crème épaisse (non allégée),
- 4 g. de levure chimique,
- 50 g. de beurre pommade,
- 50 g. d'huile de pépins de raisin,
- 200 g. de potimarron cuit à la vapeur et écrasé en purée,
- 50 g. de cacao en poudre non sucré.

Mélanger les œufs et le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse et triple de volume. Ajouter la crème, la farine, la levure puis l'huile, le beurre mou et la purée de potimarron.

Prélever une moitié de pâte crue et incorporer le cacao en poudre non sucré.

Verser la pâte dans des petits moules à savarin ou dans un moule plat et grand, non beurré, en alternant une cuillère à soupe de pâte crue nature et une cuillère à soupe de pâte au chocolat. Laisser reposer au moins 1 heure à température ambiante. Cuire 55 minutes à 180° C pour un grand gâteau ou 35 minutes pour des savarins, la cuisson étant terminée quand une aiguille à tricoter insérée dans le cœur des gâteaux en ressort propre.

Laisser refroidir et démouler.

mardi 10 novembre 2009

Triangles au chocolat blanc et à la pâte de pistache


Voici de petits triangles qui ne sont pas sans rappeler le fondant et le moelleux des brownies !

Ingrédients :

- 200 g. de pâte de pistache
- 200 g. de chocolat blanc
- 3 œufs
- 100 g. de farine
- 1 c. à c. de baies de Sichuan
- 1 fève Tonka

Préparation :

Préchauffer le four à 180° C.

Faire fondre au micro-ondes le chocolat blanc et la pâte de pistache (2 minutes à puissance moyenne). Mélanger pour obtenir une pâte homogène.

Fouetter les œufs jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Ajouter le chocolat et la pâte de pistache fondus, puis la farine. Incorporer les baies de Sichuan et la fève Tonka réduite en poudre.

Enfourner 30 minutes.

Laisser refroidir avant de démouler et de découper en cubes, puis en triangles.

jeudi 29 octobre 2009

Confiture de tomate et poivron jaune à la vanille


Etonnante confiture qui ressemble vaguement à de la piperade en bocal... Ne manque que le chorizo ? Non, bien sûr. Etrange mais pas délirante, cette confiture de tomate rouge au poivron jaune et à la vanille !

Cette recette m'a permis de remporter la 2e place du concours Saveurs poivrons. Que dire sinon que je suis très honorée par cette récompense ! Merci beaucoup aux organisateurs du concours, Denis Rippa (chef du restaurant La Méditerranée), Lolo B. (La popote de Lolo) et Chef Damien pour avoir sélectionné ma gourmandise ! Les recettes des autres participants sont très alléchantes et que dire du premier prix ! Jetez un oeil par ici !

Ingrédients :

- 1 kg de tomates bien mûres
- 1 poivron jaune
- 2 citrons jaunes
- 1 gousse de vanille
- 750 g. de sucre
- 1 gousse de vanille

Peler, épépiner (les pépins apportent de l'amertume à la confiture) et concasser grossièrement 1 kg de tomates bien mûres. Peler, épépiner et couper en fines lamelles 1 poivron jaune. Couper 2 citrons en fines rondelles (2 à 3 mm d'épaisseur). Réserver.

Commencer par stériliser les pots avant d'entamer la cuisson de la confiture : plonger les pots et les couvercles dans de l'eau bouillante pendant deux minutes. Les sortir de l'eau avec une pince ou un ustensile permettant de bien les attraper. Retourner les pots sur un torchon propre ou un papier absorbant. Laisser sécher.

Placer les fruits découpés dans une casserole en inox ou dans une bassine en cuivre (les autres matériaux risquent de donner un mauvais goût à la confiture). Ajouter une gousse de vanille fendue en 2 dans le sens de la longueur. Cuire à feu doux 45 minutes en remuant de temps en temps. Faire bouillir 15 minutes en évitant que le fond n'attache. La préparation épaissit un peu. Ajouter 750 g. de sucre, amener le sirop à 120° (ne pas remuer sinon gare aux débordements). Se débarrasser des gousses de vanille et remplir les pots. Fermer immédiatement. On lit souvent qu'il faut ensuite retourner le pot pour que l'air passe à travers toute la masse et soit stérilisé, cette étape n'est cependant pas nécessaire, l'air sera stérilisé avec la chaleur de la confiture, mais à condition d'être rapide à fermer le pot.

Attendre au moins 24 heures avant de goûter. La confiture épaissira dans le pot. Mais si ça n'était pas le cas au bout des 24 heures, il est possible de cuire la confiture une deuxième fois (en vidant le contenu des pots dans une casserole en inox ou une bassine en cuivre et en amenant le sirop à 120° C).

lundi 26 octobre 2009

Fondant à la carotte

Les carottes sont cuites ! Un règlement européen précise que seuls les fruits peuvent servir de base à la confection de confitures. Pour protéger la confiture de carotte, une spécialité portugaise, la carotte a donc aujourd'hui le statut juridique d'un fruit et non d'un légume ! Fruit ou légume, la carotte permet de réaliser un délicieux gâteau, très doux et très surprenant !

- 200 g. de carottes cuites à la vapeur et écrasées,
- 230 g. d’œufs à température ambiante (5 gros œufs ou 6 petits),
- 300 g. de sucre,
- 230 g. de farine T45,
- 160 g. de crème épaisse (non allégée),
- 4 g. de levure chimique,
- 50 g. de beurre pommade,
- 1 c. à s. d'extrait de vanille liquide,
- 3 capsules de cardamome pillées,
- 80 g. d'abricots secs coupés en dés,
- 60 g. de pistaches.

Mélanger les œufs et le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse et triple de volume. Ajouter la crème, la farine, la levure, la vanille et la cardamome puis le beurre mou, la purée de carottes, les abricots et les pistaches. Verser la pâte dans un moule plat et grand, non beurré et laisser reposer au moins 1 heure à température ambiante.

Cuire 55 minutes à 180° C jusqu’à ce qu’une aiguille à tricoter insérée en son cœur en ressorte propre.

Laisser refroidir et démouler.

vendredi 9 octobre 2009

Cheesecake à la pêche


Une recette de cheesecake sans cuisson pour terminer en beauté la saison des pêches et des quetsches. Les pêches fraîches peuvent être remplacées par des pêches au sirop. Si vous ne trouvez pas de Philadelphia, de la Ricotta fera tout aussi bien l'affaire.

Préparation du biscuit :

Ingrédients :
3 œufs
115 g. de sucre en poudre
2 c. à c. de granules de café instantané
60 g. de farine
40 g. de cacao

Préchauffer le four à 180° C. Chemiser un moule à génoise de papier sulfurisé beurré. Battre au fouet électrique les œufs pendant 2 minutes. Le mélange doit devenir pâle et mousseux. Incorporer le sucre progressivement, en continuant de foutter.

Dissoudre le café dans 1 c. à s. d’eau bouillante. Incorporer la farine et le cacao au mélange œufs-sucre. Etaler cette préparation de manière uniforme dans le moule en lissant la surface. Faire cuire la génoise 12 minutes. Laisser refroidir.

Recouvrir une plaque de papier sulfurisé. Placer la génoise sur la plaque. Déposer un cercle en inox de 14 cm de diamètre sur la génoise. Découper la génoise et réserver le reste pour un autre gâteau.

Préparation de la crème :

600 g. de Philadelphia
2 yaourts
3 c. à s. de jus de citron
500 g. de pêche
8 g. d’agar agar
100 g. de sucre
180 g. de jus de mangue

Fouetter au batteur électrique le Philadelphia, les yaourts et le jus de citron. Découper les pêches en petits dés. Chauffer à feu vif le jus de mangue et le sucre. Ajouter l’agar agar et fouetter jusqu’à complète absorption. Incorporer au mélange crémeux en rajoutant les cubes de pêches. Remplir le moule de préparation et placer le tout au congélateur pendant 4 heures.

Environ 2 heures avant de servir, sortir le gâteau du congélateur. Poser le cheesecake sur un bol retourné. Chauffer les parois du cercle au sèche-cheveux. Retirer le cercle par le bas. Débarrasser sur le plat de service.

Servir accompagné d’une purée de quetsches parfumée à la cannelle.

mercredi 30 septembre 2009

Moelleux chocolat aux quetsches et aux poires

Comme une tatin inversée, au chocolat et aux fruits de l'automne, relevée par une note épicée ! Accompagnée de glace à la vanille ou de crème anglaise, quelle douce entrée en matière pour les desserts de l'hiver !

- 200 g. de chocolat noir,
- 230 g. d’œufs à température ambiante (5 gros œufs ou 6 petits),
- 300 g. de sucre,
- 230 g. de farine T45,
- 160 g. de crème épaisse (non allégée),
- 4 g. de levure chimique,
- 50 g. de beurre pommade,
- 1 c. à s. de quatre-épices,
- 400 g. de quetsches bien mûres coupées en 2 et dénoyautées,
- 2 poires pelées, épépinées et coupées en lamelles,
- 2 c. à s. de cassonade brune,
- 1 c. à s. de beurre mou.

Mélanger les œufs et le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse et triple de volume. Le moelleux sera du coup bien plus moelleux. Ajouter la crème, la farine, la levure puis le beurre mou et le chocolat noir. Verser la pâte dans un moule plat et grand, non beurré et laisser reposer au moins 1 heure à température ambiante.

Cuire 30 minutes à 180° C. Retirer le gâteau du four et disposer à la surface les lamelles de poires ainsi que les moitiés de quetsches, faces tranchées vers le haut. Saupoudrer-les de 2 c. à s. de cassonade brune et répartir l’équivalent d’1 c. à s. de beurre mou sur les quetsches et les tranches de poires. Replacer le gâteau 40 minutes environ, jusqu’à ce qu’une aiguille à tricoter insérée en son cœur en ressorte propre.

Laisser refroidir et démouler.

jeudi 24 septembre 2009

Confiture de tomate verte


Pendant la guerre, le souci d’économie rythmait la vie des familles. On mangeait, travaillait, veillait et dormait dans une même pièce. Les portefeuilles ne débordaient pas de billets mais de cartes de ravitaillement qui classaient les individus en catégories. Les rations de beurre, de lait, de viande étaient cependant insuffisantes. Les richesses venaient de la terre. La moindre parcelle était soignée.

Dans les jardins péniblement défrichés, rien ne se perdait. Qui n’a pas entendu parler des amateurs de tourtes aux épluchures de patates ? Pour les dernières tomates de l’été, celles qui menaçaient de pourrir avant d’arriver à maturité, la solution consistait à les transformer encore vertes en confiture en sacrifiant les rations de sucre. Etaient-elles vraiment bonnes ? Ou la faim les paraît-elles de toutes les qualités ?

Douce, cette confiture n’a pas du tout le goût des tomates classiques. Les fruits verts lui donne une saveur légèrement acidulée. Sa couleur ambrée et sa texture souple n’est pas sans rappeler un miel de sapin. Cette confiture de fin d’été se déguste classiquement en tartines au petit déjeuner ou plus surprenant, se marie agréablement avec du jambon cru et un morceau de pain aux noix grillé.


Couper les tomates, les épépiner (les pépins donnent un goût amer à la confiture) et détailler en cubes grossiers. Certains pèlent les tomates, je ne l’ai pas fait, par goût et par commodité aussi, la peau étant aussi fine que celle de certaines prunes. Macérer les tomates avec le sucre (compter 750 g. de sucre pour 1 kg de pulpe de fruits) pendant 24 heures. Ajouter l’écorce de 2 citrons (coupée plus ou moins finement, en bâtonnets pour ma part) ainsi que leur jus (sans les pépins), ainsi qu’une gousse de vanille égrenée et coupée en deux. Les fruits vont peu à peu s’imprégner de sucre et rendre leur jus pour former un sirop. L’odeur n’est pas encore très agréable.

Le lendemain, il faut commencer par stériliser les pots avant d’entamer la cuisson de la confiture : plonger les pots et les couvercles dans de l’eau bouillante pendant deux minutes. Les sortir de l’eau avec une pince ou un ustensile permettant de bien les attraper. Retourner les pots sur un torchon propre ou un papier absorbant.

Egoutter les tomates dans une passoire placée au-dessus d’une casserole en inox (ou d’une bassine en cuivre : les autres matériaux risquent de donner un mauvais goût à la confiture) pendant un bon quart d’heure. Faire cuire le sirop en le remuant peu (avec une cuillère en bois, matériau peu conducteur de chaleur) avant d’arriver à ébullition, puis ne plus toucher avant que le sirop atteigne 120° C (sinon gare aux débordements).

Ajouter les fruits dans le sirop. Porter de nouveau à ébullition jusqu’à ce que le liquide atteigne 106° C. Remuer de temps à autre afin d’éviter que le mélange n’attache. Enlever l’écume en fin de cuisson, si besoin (l’écume contient des impuretés).



Dès la fin de la cuisson, se débarrasser des gousses de vanille et remplir les pots. Fermer immédiatement. On lit souvent qu’il faut ensuite retourner le pot pour que l’air passe à travers toute la masse et soit stérilisé, cela n’est cependant pas nécessaire, l’air sera stérilisé avec la chaleur de la confiture, mais à condition d’être rapide à fermer le pot. Attendre au moins 24 heures avant de goûter. La confiture épaissira dans le pot. Mais si ça n’était pas le cas au bout des 24 heures, il est possible de cuire la confiture une deuxième fois. Pour cela, il faut verser le contenu des pots dans une passoire placée au-dessus de la casserole pour récupérer le sirop. Recuire à 109° C, ajouter les fruits et attendre jusqu’à ce que le mélange atteigne 106° C. Et éventuellement ajouter un peu d’agar agar quand le résultat est vraiment trop liquide (4 g. pour 1 litre de confiture, ajouter la poudre quand le sirop bout et bien mélanger jusqu’à ce que l’agar agar soit bien incorporé au mélange).

mercredi 16 septembre 2009

Cake


Vous venez de réaliser ce que vous croyez être un délicieux cake pour accompagner votre thé. Vous n’avez aucun mérite, vous dites-vous pleine d’autosatisfaction, après tout ce n’est qu’un peu de sucre et de farine mélangés à quelques œufs et du beurre. A la sortie du four, l’état de grâce s’évapore à la vue du cake en question. Après avoir échangé votre modeste couteau contre une scie, vous vous rendez compte que le gâteau n’a pas seulement l’air d’une brique. C’est une brique. Sa texture compacte n’a presque aucun goût et vous oblige à boire énormément de liquide pour rassurer les dubitatifs quant aux mérites gustatifs de votre étouffe-chrétien de gâteau. Votre avenir dans la maçonnerie est tout tracé, mais guère rassurant quant à vos capacités de pâtissière. Vos échecs auraient de quoi saper la réputation de ce grand classique. Mais les cakes sont à l’honneur dans de très illustres enseignes. Et c’est avec maestria que le chef Christophe Michalak vous prodigue ses conseils pour réussir à coup sûr ce B.A.-BA de la pâtisserie.


Voici les ingrédients pour réaliser la pâte à cake de base déclinable à l’infini en fonction de vos humeurs :

- 230 g. d’œufs à température ambiante (5 gros œufs ou 6 petits),
- 300 g. de sucre,
- 230 g. de farine T45,
- 160 g. de crème épaisse (non allégée),
- 4 g. de levure chimique,
- 50 g. de beurre mou (microondé quelques secondes),
- 50 g. d’huile (au goût neutre, pas d’huile d’olive ou d’huile de noix).


Mélanger les œufs et le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse et triple de volume. Cela va faire plein de petites bulles dans votre cake qui sera du coup bien plus moelleux.

Ajouter la crème, la farine, la levure puis le beurre mou et l’huile. Ce mélange beurre/huile est destiné à assouplir la texture de votre appareil.

Verser la pâte dans un moule plat et grand, non beurré et laisser reposer au moins 1 heure à température ambiante.

Cuire 50 minutes à 160° C : si le four est trop chaud, le cake aura une croûte bien brune, mais ne sera pas pour autant cuit à cœur. Inversement, si le four n’est pas assez chaud et que la cuisson dure trop longtemps, le cake sera déshydraté et donc sec.

Laisser refroidir et démouler.



Pour agrémenter votre pâte à cake, ajouter par exemple quelques marshmallows et du gianduja à la pâte… Une pure gourmandise. Voici la recette :

- 230 g. d’œufs à température ambiante (5 gros œufs ou 6 petits),
- 300 g. de sucre,
- 230 g. de farine T45,
- 125 g. de yaourt,
- 4 g. de levure chimique,
- 50 g. de beurre mou (microondé quelques secondes),
- 30 g. d’huile (au goût neutre, pas d’huile d’olive ou d’huile de noix),
- 200 g. de gianduja fondu,
- 100 g. de marshmallows.

Mélanger les œufs et le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse et triple de volume. Ajouter la crème, la farine, la levure puis le beurre mou, l’huile et le gianduja fondu. Compléter avec 100 g de marshmallows coupés en 4. Verser la pâte dans un moule plat et grand, non beurré et laisser reposer au moins 1 heure à température ambiante. Cuire 50 minutes à 160° C. Laisser refroidir et démouler.


Ou plus simplement, pour réaliser un marbré, il suffit de prélever 1/3 de la quantité de pâte à cake de base réalisée et y ajouter du cacao en poudre (10 g pour 100 g de pâte).

Pour donner un coût de jeune à votre marbré, pensez à la forme du moule. Le chef Michalak vous propose de recycler les boîtes de conserve (vides) et d’y faire cuire vos cakes. Bien vu, mais il faut dans ce cas penser à chemiser les boîtes de papier sulfurisé beurré. Idem pour vos boîtes de camembert (dans ce cas, il faut les chemiser avec du papier alu). Et le résultat est plutôt original pour un grand classique !

mardi 1 septembre 2009

Charlotte mangue abricot


J’adore les abricots fraîchement cueillis. Ils sont si juteux et parfumés, quel bonheur de les croquer sous leur arbre ! La récolte de cette année s’est achevée assez tôt, fin juillet pour être exacte. L’arbre est encore petit et même si ses branches craquaient sous le poids des fruits, il n’a pu satisfaire tous mes appétits. Aucun autre abricot acheté n’aura eu autant de goût que ceux-ci. J’ai renoncé à en acheter et attendrai patiemment l’année prochaine pour en consommer à nouveau. Jusque-là, je peux toujours me contenter d’abricots secs ou d’abricots en sirop. Avec deux conserves d’oreillons d’abricots, une conserve de pulpe de mangue et quelques biscuits cuiller, il est possible de réaliser un dessert abricoté très frais et savoureux. Pour la méthode, j’ai suivi les conseils du chef Sébastien Serveau de l’école de cuisine Ducasse. Et le résultat est superbe ! Je présente donc ma recette de mousse d’abricots au cœur de gelée d’abricots recouverte de gelée de mangue et présentée à la façon d’une charlotte.


Ingrédients :

- 2 conserves d’oreillons d’abricots
- 1 conserve de mangue
- 24 biscuits cuiller
- 3 x 4 g. d’agar agar
- 300 g. de crème liquide

Jour 1 :

Réserver le sirop d’abricot.

Verser 200 g. de purée d’abricots dans une casserole. Ajouter 300 g. d’abricots coupés en dés. Faire bouillir et incorporer au fouet 4 g. d’agar agar. Placer un cercle de 14 cm de diamètre sur une plaque recouverte de film alimentaire. Verser le mélange à l’intérieur du cercle. Déposer des oreillons d’abricots dans la gelée en enfonçant bien. Faire prendre au congélateur.

Jour 2 :

Sortir le cercle de gelée d’abricots du congélateur. Enlever le film alimentaire. Chauffer les bords du cercle au sèche-cheveux. Poser le cercle de gelée sur un bol. Faire descendre le cercle pour démouler. Réserver au réfrigérateur.

Recouvrir une plaque de papier sulfurisé. Placer un cercle de 14 cm de diamètre sur la plaque. Tremper rapidement les biscuits cuiller dans le sirop d’abricot. Disposer 12 biscuits cuiller au fond du cercle, côté sucré vers le haut. Réserver.

Préparer la mousse : faire bouillir 400 g. de purée d’abricots dans une casserole. Dès le premier bouillon, mélanger au fouet 4 g. d’agar agar. Fouetter en chantilly ferme 300 g. de crème fraîche liquide et verser dans la purée d’abricots. Mélanger délicatement. Ôter le cercle qui entoure les biscuits et remplacer par un cercle de 26 cm de diamètre. Répartir une épaisse couche de mousse. Déposer le cercle de gelée d’abricots congelé en le retournant, oreillons d’abricots vers le fond. Enfoncer le cercle dans la mousse. Recouvrir de mousse en remplissant à ras-bord et uniformément. Lisser avec une spatule. Mettre au congélateur.

Jour 3 - jour J :

Faire bouillir 450 g. de purée de mangues dans une casserole. Dès le premier bouillon, mélanger au fouet 4 g. d’agar agar. Laisser refroidir.

Environ 6 heures avant de servir, sortir la charlotte du congélateur. Chauffer les parois du cercle au sèche-cheveux. Poser la charlotte sur un bol retourné. Retirer le cercle par le bas. Débarrasser sur une grille posée sur un plat. Verser la purée de mangue sur la charlotte. Poser la charlotte sur le plat de service. Tremper très vite le côté non sucré de 12 biscuits cuiller dans le sirop de mangue. Couper les biscuits à mi-hauteur à l’aide d’un petit couteau pointu. Poser les demi-biscuits tout autour, côté sucré vers l’extérieur. Poser au centre de la charlotte des oreillons d’abricots. Laisser complètement dégeler la charlotte. Servir.

dimanche 30 août 2009

Casserole ou gamelle ?

Pas de recette dans cet article consacré à mon passage dans un étoilé strasbourgeois. Pas d’éloges dithyrambiques, plutôt une logorrhée de reproches comme autant d’insupportables gargouillis de la part d’un estomac endolori.

En devenant maman, les sorties au restaurant se sont faites plus rares, plus précieuses donc. Exit les aventures dans des bouibouis improbables, place à la soirée tout confort. Après s’être garantie de remettre bébé dans des mains de confiance, il ne restait plus qu’à trouver une bonne table pour picorer des mets fins. Au mois d’août, l’exploit relève plutôt de la gageure. Motivée jusqu’au bout des canines, je ne me suis pas découragée par tous les congés annuels. Ce dîner n’apparaissait pas sous de très bons augures, mais après tout je ne connais rien aux oiseaux et autres horoscopes. Vaille que vaille, j’ai choisi de confier mes papilles à la Casserole, une étoile au Guide Michelin.

Arrivée l’estomac dans les talons aiguilles de mes jolies chaussures, gaie comme un pinson à l’idée de me gourmander, le postérieur vissé sur un support moelleux, dans un étoilé en plus, j’étais dans les meilleures dispositions d’esprit possibles.

Le restaurant se situe dans une ruelle du vieux Strasbourg, sa décoration y est sobre, contemporaine, pas du tout folklorique. Comment dire, je m’y suis sentie chez moi immédiatement. Je retrouvais le tableau de mon salon et le luminaire de ma chambre à coucher. Signe que les gourmets se rencontrent chez un même fournisseur suédois.

Hiatus cependant : mes voisins de table. Le restaurateur n’y est en principe pour rien. J’écris bien en principe, soupçonnant a fortiori un acharnement du cuisinier sur ma personne. Qui n’a jamais vécu une dégustation contrariée en raison des commentaires bruyants d’un voisin de table peu amène ? Qui n’a jamais été poussé à bout au point de vouloir souhaiter exhiber ostensiblement un manuel de savoir vivre commis par Nadine de Rotschild ? Cette canaille de voisine de table soudainement devenue proche par le simple effet du hasard menaçait sérieusement ma soirée. Ouvrir ses chakras peut être efficace dans ce genre de situation, mais le bricolage n’est pas mon fort. Quoiqu’il en soit, le contenu de la carte me mettait l’eau à la bouche et j’arrivais par intermittence à négliger un plan de table désastreux.

J’ai fait la gourmande et ai opté pour un menu dégustation composé de sept plats format dinette. Roulement de tambour. Ouverture des rideaux. Petit retour sur le modus operandi de mes douleurs stomacales du jour.

En guise d'introduction : coupe de champagne accompagnée de gaspacho à la tomate et au citron vert, sucette de tomate cerise au sésame noir et une bouchée de tomates à la mozzarella. Peu ou pas de goût, l’ensemble était cependant fort joli à regarder. Vive l’agar agar.

Premier acte : filet d’anguille fumée accompagnée d’un cube de gelée de concombre. Encore de l’algue ? Je cuisine souvent à l’agar agar qui est plus sain et n’a pas de goût contrairement à la gélatine, sa cousine. Avoir des ronds et des carrés dans l’assiette c’est sympa, à condition que cela ait un sens. Un cube de jus de concombre pour accompagné de l’anguille fumé, ça ne m’a pas semblé probant. Cela faisait trop d’agar agar d’un coup, à l’emploi finalement pas opportun. L’anguille fumée était elle délicieuse. Je n’aurais pas imaginé que ce poisson un peu lourdingue pouvait être aussi raffiné. La suite s’annonçait enthousiasmante.

Deuxième acte : raviole de cuisses de grenouilles farcies à l’ail avec des trompettes de la mort. Il s’agissait du plat le plus inventif et le plus abouti de tout le menu. Parce qu’attendre des mois pour une soirée ratée dans un bon restaurant ne me rendra pas injuste pour autant, je soulignerai combien ce plat était vraiment délicieux, avec le filet d’anguille fumée, c’étaient les béquilles du repas. Ma voisine de table qui a consommé peu ou prou la même chose que moi a partagé mon point de vue en se perdant dans une diatribe de superlatifs à épuiser le dictionnaire. Plus humblement, je résumerai ainsi : la grenouille était superbe, les trompettes de la mort savoureuses, l’ail jamais écœurant, une perfection.

Troisième acte : dos de rouget aux spaghettis de courgette crus et coriandre fraîche. Aïe. Malheureux morceau de rouget mi-cuit, qui à l’image d’un papier absorbant, rendait le gras de sa cuisson sur un lit de courgettes coupées en fils très fin, dont l’arôme si fugace était englouti par celui d’une coriandre au mieux de sa forme. Qui trop embrasse mal étreint dit le dicton. Ici, trop de saveurs s’annulaient les unes les autres dans un bain huileux. On oublie.

Quatrième acte : escalope de foie de canard poilé sur melon d’eau confit. Emploi farfelu des arômes. Le sel était bien présent pour relever le goût du foie, mais pour ce qui concerne l’effet sucré salé, quelle déception. Le melon d’eau n’avait aucun goût. Du sucre, et encore. La couleur blafarde du confit donnait le ton. On zappe.

Cinquième acte : cuisse de pigeonneau accompagné d’artichauts grillés et de quelques girolles. Bien qu’il m’ait été permis de choisir la cuisson de ma bestiole, quelle amère déception. La cuisse de pigeonneau était à désosser. Cela vous fait rire ? Jongler avec les nonos d’une bestiole, ça n’amuse que le rince-doigts, lyophilisé et reconstitué avec force spectacle. Ma voisine de banquette était épatée. Moi, atterrée. Les réelles et significatives expériences de cuisine moléculaire semblaient bien loin.

Intermède : petit plat de mignardises en attendant la poursuite des réjouissances, autrement dit l’arrivée des desserts. Le macaron pistache ne cassait pas des briques, le financier à la framboise était correct, la crème au chocolat lourdingue, mais la pana cota à la mangue parfaite.

Sixième acte : mille-feuille de feuilles de brick au caramel épicé parfumé à la vanille de Madagascar. Matières grasses en excès. Quand je sors, je ne fais pas attention à ce que je mange, ne cherchant que mon plaisir immédiat. Par contre, je me précipite pas sur des plats que je sais ne pas être physiquement en mesure de digérer. Sur le papier, pas de danger apparent. Or ce dessert était une bombe lipidique qui n’avait que le goût du beurre, du rance presque, à aucun moment celui de la vanille dans toute son exubérance et toute sa suavité.

Septième acte : mirabelles poêlées au romarin. Le romarin frais a littéralement escamoté le parfum des mirabelles caramélisées, c’était tellement dommage ce manque d’équilibre entre la douceur sucrée des mirabelles compotées rapidement et la verdeur d’un brin de romarin fraîchement coupé. Sur le papier, le mélange tient, dans la bouche, l’union dessert autant l’un que l’autre.

Pour finir d’achever votre taux de cholestérol, une tuile au poivre de Sichuan : les grains de poivre masquaient toute autre subtilité du gâteau.

Pas de café pour se rincer le gosier. Un rapide saut aux toilettes m’a fait longer les cuisines. Une de ces cafetières sponsorisées par George Clooney trônait fièrement sur le zinc. Quel dommage de miser davantage sur un rince doigt lyophilisé que sur un choix de grains particulier, une mixture, une torréfaction, une machine, un petit truc en plus quoi. Qu’on ne trouve pas chez soi.

Qu’auriez-vous choisi comme boisson avec tous ces plats ? Aucun vin n’aurait su tenir la distance, et le choix de vins au verre était trop restreint. Dommage que pour une poignée d’euros de plus, les verres n’aient pas été accordés aux mets, prestation classique pour ce type de menu. J’ai opté pour le champagne quand ma chère voisine s’extasiait sur un vin du Languedoc. Tous les goûts sont dans la nature mais ce n’est pas vouloir rendre grand hommage à sa cuisine que de ne pas la mettre en valeur par des conseils de professionnel.

A ceux qui vont prétendre que je suis méchante, je leur répondrai qu’à ce prix-là, le client est en droit d’attendre une prestation de qualité. Ce que j’ai ingéré ce soir-là n’était pas à la hauteur de mes espérances. Une étoile au Guide Michelin vous oblige à toussoter quelque peu quand le travail n’est pas à la hauteur. Une étoile, ça n’est pas rien. Ma soirée a été gâchée et je déconseille au quidam cette adresse. Allez plutôt ici, c’est original, beau, vraiment bon. Je ne les remercierai jamais assez pour l’excellent repas de mariage qu’ils nous ont servi. Un régal.

En résumé, des pépites se dissimulaient tout au long de ce repas très inégal, construit de manière bancale, sans réelle prouesse de style, sans volonté de démonstration. On était dans de l’épure, dans du retour à l’authentique ou dans de la tendance, difficile à dire. Le service était correct. Les assiettes (très jolies au demeurant ces plaques d’ardoise ou ces gouttes d’eau stylisées assorties aux verres de chez Hermès) brillaient excessivement. Les prix étaient injustifiés et j’ai eu honte d’avoir tant dépensé pour ça. Mais cela paiera des serveurs dynamiques et plutôt sympathiques et d’autres investissements chez le viking qui lui, se débrouille finalement pas si mal quand il propose ses fameuses boulettes de renne. A bon entendeur…

vendredi 14 août 2009

Envies de fraises ? (II) Vite, vite, c’est presque fini… Verrines, barquettes et bonbons

Les dernières fraises sont plus rares et attirent moins le regard que d’autres fruits nouveaux comme la mirabelle, la quetsche, les premières pommes, mais aussi les pêches et les derniers abricots… A croire que la nature se lasse aussi vite de ses parures que notre imagination pour garnir de gourmandes assiettes.

Petit tour d’horizon de petites bricoles rapides à faire à partir de quelques fraises grappillées au fond du jardin et de restes glanés dans les coins profonds de nos sombres placards…

Verrines de fraises sur mousse au chocolat blanc


Faire fondre 180 g. de chocolat blanc (veiller à ce qu’il ne dépasse jamais 41° C, sinon c’est râpé !). Fouetter 20 cl de crème fraîche liquide. Incorporer délicatement le chocolat fondu à la crème fouettée. Remplir des verrines et entreposer au réfrigérateur au moins 4 heures (ou toute une nuit).

Au moment du dressage, couper 250 g. de fraises fraîches en quartiers et les déposer sur la crème. Il est inutile de sucrer les fraises, la mousse s’en chargera !

Barquettes à la fraise


Il vous reste un peu de pâte sucrée ou de pâte sablée ? Une lichette de confiture de fraise ? Des moules en forme de madeleines ? Voici un goûter rapide à préparer !

Pour 1 petite quantité de pâte sucrée :
- 80 g. de farine,
- 10 g. de fécule de pomme de terre,
- 45 g. de sucre glace,
- 65 g. de beurre mou,
- 17 g. de poudre d’amande,
- 1 petite pincée de sel fin,
- 25 g. d'œuf.

Travailler le beurre et le sucre jusqu’à obtenir une pâte blanche. Ajouter l’œuf, le sucre, la pincée de sel, puis la farine, la fécule et la poudre d'amande. Pourquoi dans cet ordre ? La réponse est ici. Quand tous les ingrédients sont bien mélangés, mettre en boule et déposer cette boule entre deux feuilles de papier sulfurisé. Etaler la pâte sur une hauteur de 2 mm environ (super, ça s’étale tout seul !) et la déposer à plat au frigo pendant au moins 1 heure. Pourquoi la réfrigérer ? La réponse se trouve . On peut aussi envisager un passage de trente minutes au congélateur. Le délai écoulé, foncer des moules à madeleines. Piquer la pâte à l’aide d’une fourchette (sans la transpercer). Poser un cercle de papier sulfurisé sur le fond de votre pâte, garnir le tout de pois chiches. Réfrigérer 1 heure. Enfourner à 200° C en chaleur traditionnelle pendant une dizaine de minutes (surveiller la cuisson, cela cuit et colore très vite).

Laisser refroidir avant de démouler et de déposer une cuillère à soupe de confiture de fraise dans les creux. Et recouvrir de paillettes de violettes de Toulouse pour la déco.

Vous connaissez peut-être déjà cette recette, j'ai trouvé cette recette bien après Eryn... Et pourtant j'étais persuadée d'avoir eu une idée super originale ! Euh... ben non.

Bonbons à la fraise


Cette recette est la plus longue des trois, il faut procéder par étapes et la première consiste à réaliser une ganache au chocolat blanc et à la fraise destinée à fourrer vos bonbons.

Pour cela il faut :
- 150 g. de fraises lavées, équeutées et coupées en dés,
- 1 c. à s. de sucre semoule,
- 150 g de chocolat blanc fondu au bain marie.

Verser les fraises dans une casserole. Saupoudrer de sucre et faire chauffer. Quand le sucre a fondu , arrêter la cuisson. Mixer.
Mélanger la purée de fraise au chocolat blanc fondu. Laisser figer à température ambiante pendant 1 heure.

Attaquons maintenant la réalisation des bonbons en tant que tels.

Râper 400 g. de chocolat de couverture ivoire à l'aide d'un grand couteau afin d'obtenir des copeaux. Faire fondre les 2/3 du chocolat au bain-marie. Dès que le chocolat atteint 40° C, retirer le récipient du bain-marie, ajouter le chocolat restant, mélanger doucement jusqu'à une fonte complète et laisser descendre la température à 27° C. Placer à nouveau le récipient au bai-marie et réchauffer à 29° C, sans dépasser cette température.

Cele s'appelle tempérer le chocolat. On obtient alors un chocolat brillant qui se conserve mieux grâce à la cristallisation du beurre de cacao. Cette technique de professionnel ne vous interdit pas de recourir à une chocolatière pour aller plus vite ou de faire fondre l'intégralité du chocolat au bain-marie en une fois, en faisant cependant toujours attention de ne pas dépasser les 41° C. Si vous choisissez une méthode plus rapide, les chocolats seront moins brillants, blanchiront peut-être un peu et ne se détacheront peut-être pas parfaitement des moules. Attention, les degrés indiqués sont différents si on choisit de réaliser ces bonbons avec du chocolat au lait (respectivement 44° C, puis 28° C et enfin 30° C) ou du chocolat noir (52° C, 29° C, 32° C).

Badigeonner des moules à chocolat (ou de petites empreintes siliconées) au pinceau pour une première couche de chocolat. Lorsque le chocolat commence à durcir (10 à 15 minutes, selon la température de la cuisine), appliquer une deuxième couche de chocolat. Faire durcir. Remplir de ganache, puis recouvrir du reste de chocolat blanc avec une louche ou une cuillère. Lisser le dessus de la plaque ou des empreintes avec une spatule en se plaçant au-dessus d'un récipient pour récupérer le chocolat qui s'écoule. Laisser durcir 1 heure à température ambiante. Retourner la plaque sur le plan de travail. Donner un ou deux coups secs dessus, les chocolats se détacheront sans difficulté.

lundi 3 août 2009

Fondant noir et blanc


Il y a quelques semaines, à l’occasion d’un atelier Demarle, mes yeux sont tombés sur une photo diaboliquement gourmande qui ornait une des pages du catalogue. Voici la réalisation en question avec quelques modifications. C’est un dessert très facile à faire, mais qui nécessite du temps. Prévoyez une matinée pour le faire, peut-être moins, cela dépendra de votre dextérité à détailler des tablettes de chocolat en petits morceaux. Je vous conseille à ce sujet l’acquisition d’un appareil qui rend la pâtisserie plus facile et vous économise des casseroles et… beaucoup de vaisselle : une chocolatière. Le chocolat est mis à bonne température pendant que vous vous occupez du reste. Ce n’est pas un investissement à la Madoff : cet achat coûte une poignée d’euros à peine ! Le carton est assez petit et n’encombre pas les placards à l’instar d’un plat à asperges. Cette chocolatière sert même à réaliser des fondues au chocolat… Bref, pour une chocoholic, elle a tout pour elle. Dernière chose : ce fondant est certes garanti sans beurre et sans œuf. Mais la recette contient surtout beaucoup, beaucoup de chocolat. Et même plus encore. Aussi, si ce fondant est réellement délicieux, fondant et croquant, il n’en est pas moins riche, très riche… comme le salon d’un nabab décoré avec force lustres en cristal, marbres et dorures ! Avis aux amateurs (miam) !


Ingrédients pour le croustillant praliné :
65 g. de gavottes
50 g. de chocolat au lait
40 g. de chocolat blanc
80 g. de praliné

Ingrédients pour le glaçage au chocolat noir :
290 g. de chocolat noir

Ingrédients pour la mousse au chocolat noir :
160 g. de chocolat noir
40 g. de lait tiède
200 g. de crème liquide

Ingrédients pour la mousse au chocolat blanc :
210 g. de crème fraîche liquide
180 g. de chocolat blanc


Préparation du croustillant praliné :
Broyer les gavottes. Faire fondre les chocolats puis ajouter le praliné. Verser le mélange fondu sur les gavottes. Verser la préparation dans un moule en silicone carré (20 cm x 20 cm) et faire durcir 30 minutes au congélateur. Démouler dès la sortie du congélateur et entreposer au réfrigérateur pendant la poursuite de la recette.

Réalisation de la coque au chocolat noir :
Faire fondre le chocolat noir en prenant soin à ce qu’il ne dépasse jamais 41° C.
Avec le pinceau, tapisser les bords et le fond du moule en silicone de chocolat. Laisser durcir le chocolat une dizaine de minutes à température ambiante, puis tapisser d’une deuxième couche. Entreposer la coque au réfrigérateur.


Préparation de la mousse au chocolat noir :
Faire fondre 160 g. de chocolat noir. Ajouter le lait tiède au mélange (cela va assouplir le chocolat et faciliter l’incorporation de la crème fouettée).
Monter la crème liquide en chantilly ferme. Incorporer la crème au chocolat à l’aide d’une maryse. Garnir le moule de la mousse au chocolat. Réfrigérer.

Confection de la mousse au chocolat blanc :
Faire fondre 180 g. de chocolat blanc. Monter 210 g. de crème liquide en chantilly et l’incorporer délicatement au chocolat fondu.
Terminer de garnir le moule avec la mousse au chocolat blanc.

Placer le croustillant praliné dessus puis laisser au réfrigérateur 4 heures (ou idéalement toute une nuit) avant de démouler.

lundi 27 juillet 2009

Lemon curd et variations


Dans le dernier ouvrage de Sergi Pàmies on y apprend que manger un citron sans faire de grimace permet de voir tous ses vœux se réaliser. Si tu manges un citron sans faire de grimaces est d’ailleurs le titre du livre en question. Il est cependant difficile d’avoir envie de manger un citron à pleines dents. Je ne prétends pas que le jeu n’en vaut pas la chandelle ! Manger un citron est plus facile à faire que trouver une lampe magique hébergeant un génie ou le ticket gagnant à la loterie. Et finalement, c’est un moindre mal, un rêve démocratique, juste, à portée de tous. Grincer des dents en esquissant un sourire, n’est-ce pas finalement la clé de toute réussite ? Pourtant très joli à regarder, cet agrume a une acidité propre à se faire hérisser toute langue non avertie ! Le lemon curd est une crème anglaise au citron suffisamment épaisse pour que l’on puisse la tartiner (en cas de panne de Nutella) ou la cuisiner dans diverses pâtisseries. Peu disposée à grincer des dents, j’étais assez réservée quant à cette fameuse crème au citron. Et puis, je me suis laissée tenter par de beaux agrumes non traités, bien jaunes, bien ronds, bien parfumés. Il est désormais tout à fait imaginable de manger du citron avec un sourire béat grâce aux trois recettes gourmandes et faciles que je vous livre ! Et peut-être de voir vos désirs s’accomplir un jour… Mais ça, c’est une autre histoire.

Pour réaliser le lemon curd, j'ai suivi à la lettre la recette de Pierre Hermé. Il faut d’abord prélever le zeste de 3 citrons puis les presser afin d’obtenir 100 g de jus de citron. Dans un saladier à part, on mélange 2 jaunes d’œufs, 135 g. de sucre semoule et le jus des citrons. Le mélange doit être cuit au bain marie jusqu’à ce qu’il atteigne 83° C (ce sont les limites de l’ébullition : au-delà, les œufs vont cuire et se dissocier des autres ingrédients). On dépose le saladier dans un fond d’eau froide afin de refroidir rapidement le mélange. Quand la préparation a tiédi (55° C), il faut filtrer le mélange dans une passoire, puis y incorporer 165 g. de beurre mou découpé en petits morceaux en remuant vigoureusement jusqu’à ce que la crème soit bien homogène. Le lemon curd doit reposer au frais au moins 2 heures avant d’être utilisé.

Moelleux pistache cœur de citron (sans gluten)


Pour réaliser 6 moelleux à la pistache au cœur de citron, il faut mélanger 100 g. de poudre de pistache, 100 g. de sucre, 2 œufs, 80 g. de crème liquide et 70 g. de beurre. Réserver au frais.

Remplir 6 bacs à glaçons de lemon curd et placer au congélateur pendant une heure jusqu’à ce que les inserts soient bien durs.

Remplir de préparation 6 moules en silicone (ou 6 moules à muffins garnis de caissettes en papier) et ce jusqu’à mi-hauteur. Déposer au milieu les inserts de lemon curd glacé. Recouvrir du reste de préparation.

Et enfourner aussitôt 10 minutes à 200° C. Ces moelleux se consomment chauds (avec un cœur bien liquide) ou froids (moins coulants, mais tout aussi fondants).


Roulé au lemon curd

Séparer le blanc du jaune de 6 œufs. Fouetter les jaunes et 3 blancs avec 75 g. de sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse et mousse. Monter en neige ferme 3 blancs en y incorporant 75 g. de sucre. Incorporer aux jaunes en soulevant délicatement la préparation. Procéder progressivement : mettre un peu de blanc monté en neige dans la pâte pour l’alléger, puis incorporer la totalité de la préparation avec une spatule. Ajouter enfin 75 g. de farine tamisée. Etaler régulièrement la pâte à biscuit sur une plaque à pâtisserie recouverte de papier sulfurisé. Cuire à 180° C en chaleur tournante une dizaine de minutes (sous surveillance).

L’essentiel de la recette consiste à bien fouetter la préparation : il faut introduire un maximum de bulles d’air dans la pâte pour qu’elle gonfle bien à la cuisson. Pour ce faire, le fouet du batteur doit être bien incliné : un fouet tenu verticalement n’arrivera pas à créer suffisamment de petites bulles d’air. Il ne faut pas non plus trop fouetter les blancs sinon ils vont cuire, l’eau va se dissocier des protéines et on parlera alors de grainage des blancs. Pour éviter une telle mésaventure, il faut battre les œufs à faible vitesse, y verser du sucre semoule en 2 ou 3 étapes ou utiliser des blancs d’œufs au repos depuis quelques jours (conservés au frigo dans une boîte hermétique). Pourquoi les blancs d’œufs montent-ils en neige ? C’est comme une émulsion : l’air se mélange à l’eau contenue dans les blancs d’œufs et les protéines de l’œuf enrobent les bulles d’air dans l’eau.

Démouler quelques minutes après la sortie du four sur une feuille de silicone recouverte de sucre en poudre et rouler le gâteau sur lui-même. Laissez refroidir avant de garnir de lemon curd.

Tarte au citron givré et au chocolat blanc


Préparer un fond de pâte sucrée aux noisettes (remplacer la poudre d’amande par de la poudre de noisette). Laisser refroidir.

Hacher finement 180 g. de chocolat blanc et faire fondre au bain marie. Porter 50 cl de lait entier à ébullition et incorporer au chocolat blanc. Fouetter 3 jaunes d’œufs avec 50 g. de sucre jusqu’à ce que la préparation blanchisse. Verser le mélange obtenu dans le lait et cuire jusqu’à 83° C (la crème ne doit pas bouillir). Laisser refroidir complètement en mettant la casserole dans un fond d’eau froide puis au frigo. Mettre à glacer (suivre le mode d’emploi de votre sorbetière).

Remplir le fond de pâte de lemon curd et recouvrir de glace au chocolat blanc.

vendredi 17 juillet 2009

Les tartines d'Alba Pezone


Il est de ces rencontres chaleureuses qui vous marquent profondément sans trouver les mots pour le dire. Pourtant… la cuisine est une histoire de mots. Je cite Alba Pezone, une gourmande sincère et on ne peut plus pétillante qui vous invite à découvrir la cuisine italienne dans ce qu’elle a de plus authentique et de meilleur. Ses cours de cuisine sont magiques : si vous avez la chance d’habiter à Paris ou en région parisienne, courez-y si ce n’est pas déjà fait !

Je vous invite pour ma part à partager un petit déjeuner inoubliable avec Alba. Inutile de vous demander si vous connaissez le Nutella. Vous aimez ;-) ? Alba a trouvé encore meilleur ! Une pâte à tartiner au chocolat blanc délicieusement parfumé à l’huile d’olive qui accompagne à merveille ses délicieux macarons parisiens… ou un morceau de baguette fraîche dont je m’en vais vous donner la recette, fruit de nombreuses tentatives parfois désespérées !

Mais commençons dans l’ordre ainsi qu’Alba le conseille : il est préférable de préparer votre pâte à tartiner blanche à l’avance, idéalement la veille de la dégustation des tartines en question, au 2e jour de fabrication de votre levain (voir plus loin).

Faire fondre au bain marie 150 g. de chocolat de couverture Ivoire de bonne qualité. Les chocolats blancs que l’on trouve dans les supermarchés ne sont pas appropriés et il vaut mieux acheter un produit de bonne qualité, certes plus cher mais dont le coût se justifie pour tout un tas de raisons : réapprendre le goût des bonnes choses, acheter moins mais mieux, se faire plaisir et non pas se gaver… Je reprends : faire fondre au bain marie 150 g. de chocolat de couverture Ivoire avec 65 g. de crème liquide (pas allégée) et un quart de gousse de vanille fendue et grattée (vous pouvez laisser les gousses dans la ganache, elles lui donneront encore plus de saveur). Le geste doit être souple sinon l’air va oxyder le chocolat. Attention aussi à ce que le chocolat ne cuise pas, la température maximale conseillée pour qu’il fonde est 40° C. Au-delà, il y aura des grumeaux : le beurre de chocolat va se dissocier des autres ingrédients, il sera impossible de les ré-amalgamer même en laissant refroidir le tout.

Retirer du feu le mélange et laisser refroidir quelques minutes avant d’incorporer 100 g. d’huile d’olive très parfumée (première pression à froid, origine italienne, cela va de soi ;-)). Bien mélanger le tout et laisser figer à température ambiante. Puis filmer (pas avant sinon la ganache va transpirer) et réserver jusqu’au lendemain pour la dégustation de vos tartines.


La baguette est un de ces clichés qui collent à la France et plus particulièrement à Paris. Au même titre que le vin, le béret ou le fromage, elle est un symbole alors même qu’il existe bien d’autres variétés délicieuses de pains français. Mais ce pain demeure unique de par sa forme et sa recette.

On raconte parfois que la baguette est née à l’occasion des grandes campagnes napoléoniennes, à la fin du XVIIIe siècle. Jusqu’alors, les pains étaient grands et ronds. La forme oblongue aurait été inventée afin de rendre le pain plus facilement transportable par les soldats lesquels pouvaient le glisser dans une poche de leur pantalon. Un examen de portraits d’époque des soldats de l’Empire et des uniformes suffit à démontrer que ça n’était cependant pas possible. La baguette aurait gêné le soldat pendant sa journée de marche et elle aurait probablement été en mauvais état à l’arrivée. Cette hypothèse est donc à écarter. Voyez ci-dessous des costumes d’époque exhibés à l’occasion de la célébration annuelle de la bataille de Waterloo (prise au début de ce mois) : ces grognards sont formels, pas de place pour une baguette dans leurs vêtements !


L’origine de la baguette de pain serait en fait un peu plus tardive, remontant aux années 1830 lorsque le pain viennois est introduit en France. Ce pain long, à base de levure de bière (et non de levain : cette pâte lève beaucoup plus vite et nécessite moins de temps de travail), de farine de gruau et de lait, est cuit selon un nouveau procédé (le four à vapeur) qui permet l’apparition rapide d’une croûte : c’est un pain plus cher, plus raffiné aussi et qui serait l’ancêtre de la baguette. La recette et le mode de cuisson au four à vapeur ont été élaborés par August Zang, qui ouvre à Paris, en 1838 ou 1839, la Boulangerie Viennoise au 92 rue de Richelieu (devenue aujourd’hui un bar…). Il y propose son pain viennois, mais aussi des Kipferl, dont la forme est à l’origine du non moins célèbre croissant ! (cf. Jim Chevallier, August Zang and the French Croissant: How Viennoiserie Came to France).

La baguette actuelle ne voit cependant pas encore le jour. Il faut attendre de nouveaux fours, la mise au point de diverses techniques permettant de faire lever le pain plus rapidement sans levain, ni pâte fermentée, et une évolution des mœurs et des lois. En effet, ce serait à la suite d’une loi interdisant aux boulangers le travail entre 10 heures du soir et 4 heures du matin, ce qui ne laissait pas le temps de préparer leur pain traditionnel que les boulangers auraient fini d’élaborer la baguette que nous connaissons aujourd’hui (Loi tendant à la suppression du travail de nuit dans les boulangeries du 28 mars 1919, publiée au JORF du 30 mars 1919 p. 3252).

Parce que ces pains blancs dits de fantaisie sont détaxés et parce que les habitudes alimentaires des citadins changent, le pain long se répand peu à peu en ville. Sa composition change : le lait est supprimé ce qui abaisse les coûts de production et par conséquent, le prix de vente. Le pain viennois ainsi transformé devient un pain de travailleur, acheté quotidiennement du fait de son prix modeste et aussi de sa mauvaise conservation.

Après un retour au pain noir lors de la Première Guerre mondiale, la baguette des années trente atteint l’apogée de sa qualité et de sa consommation. C’est à partir de cette période que naît véritablement le mythe français de la baguette. Ce pain symbolise la simplicité et la convivialité française. Acheter sa baguette est un geste quotidien, basique mais goûteux. On en profite pour discuter avec des rencontres fortuites à la boulangerie et manger les extrémités de sa baguette. Le succès du film de Marcel Pagnol, La Femme du boulanger, sorti en 1938, a sans doute participé à cette notoriété de la baguette.

Si la baguette évoque un moment de simplicité et de convivialité, il ne s’agit pourtant pas de badiner avec la recette. Depuis le décret n° 93-1074 du 13 septembre 1993, l’appellation baguette de tradition française répond à une définition stricte précisée par le décret n° 97-917 du 1er octobre 1997.

La technologie française de panification se caractérise par une formule de fabrication extrêmement simple (farine de blé 100 unités, eau 60 unités, sel 2 unités, et un agent de fermentation : levure de panification ou levain naturel en quantités suffisantes). Comparativement à d’autres recettes étrangères, il faut noter l’absence de matières grasses, de sucre ou de produits laitiers. De plus, les pratiques boulangères françaises tendent de plus à plus à prévoir des durées de fermentation suffisamment longues pour générer des arômes typiques, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays, lorsque la durée totale de fabrication n’excède pas deux heures. Enfin, la croûte croustillante est déterminante d’une bonne baguette parisienne, même si elle ne garde ses vertus que très peu de temps ! Les boulangers en sont conscients et ont développé des techniques pour reproduire rapidement ce croustillant unique et éphémère.


Pour obtenir de belles baguettes, je commence par réaliser un levain d’après une recette d’Eric Kayser (cf. Tartinez gourmand avec Eric Kayser, Editions Minerva, 2009). Ce levain est simplissime à faire, autrement dit inratable. Il donne au pain une mie bien aérée aux alvéoles irrégulières et au goût unique. En fait, ce levain liquide fonctionne un peu comme une poolish (sans levure), ce qui explique son succès.

Jour 1 : je mélange 150 g. de farine T65 (mais on pourrait envisager un tant pour tant T65 – farine de seigle) et 150 g. d’eau à 30° C. Je recouvre d’un film plastique et laisse reposer à température ambiante toute une journée en remuant avec une cuillère en bois toutes les 3 heures environ, histoire d’activer la fermentation.

Jour 2 : j’ajoute au mélange précédent 50 g. de farine, 50 g. d’eau à 30° C et 10 g. de sucre (qui active bien la préparation) et laisse fermenter une journée entière de plus, en remuant le mélange toutes les 3 heures. Au bout de la 2e nuit, le levain est prêt à être utilisé. Le résultat est liquide et a une odeur et un goût acides assez particuliers. Goûtez : n’avez-vous pas l’impression de sentir déjà le goût spécifique de certains pains à l’ancienne ?

Je le conserve dans une boîte en plastique bien fermée, le laisse dans un coin de la cuisine peu exposé aux courants d’air et à la chaleur. J’y ajoute 100 g. d’eau à température ambiante et 100 g. de farine tous les 5 jours à peu près. Ce levain peut se garder très longtemps à condition de le « nourrir » régulièrement.

Voici ma recette pour réaliser 2 belles baguettes parisiennes (jour 3) :

Délayer 5 g. de levure du boulanger dans 27 cl d’eau fraîche mais pas trop (20° C, conseille Eric Kayser). Pendant ce temps, mélanger 500 g. de farine T65 et 100 g. de levain. La technique de l’hydrolyse (mélanger la farine puis l’eau et attendre 1 heure que l’amidon soit bien activé) peut être utilisée, certains boulangers y recourent d’autres pas. Il y a presque débat en la matière. A vous de voir. Moi, je n’y vois pas grand intérêt, mais ma farine y est peut-être pour beaucoup. La T55 ne donnera pas un goût très prononcé à votre baguette. Elle lui donnera également une autre texture. Je vous conseille donc la T65 pour un goût typiquement « à l’ancienne ».

J’ajoute l’eau dans laquelle j’ai dissous la levure et pétris le tout au robot (avec le crochet) pendant 15 minutes (je compte 15 minutes à partir du moment où la pâte a un aspect bien lisse) avant de rajouter 10 g. de sel. Au début, la pâte n’a pas beaucoup d’allure. C’est au fur et à mesure du pétrissage qu’elle se lisse, devient moins brillante et plus facile à travailler (pour la machine). La texture de la pâte est très importante pour faire du bon pain, elle se détermine au juger. Parfois, il est utile de rajouter une pincée (ou 2) de farine pour obtenir une belle texture, souple mais surtout pas collante. Cela tient à peu de chose.

Quand votre pâte est bien élastique, souple et surtout pas collante, versez-la dans un saladier dont le fond est légèrement fariné et jetez sur le dessus de la pâte une poignée de farine. Recouvrir d’un film en plastique (pour éviter l’apparition d’une croûte) et laisser reposer 45 minutes à température ambiante.

Dégazer légèrement la boule, nettoyer le surplus de farine et couper le pâton en 2 morceaux de même taille, façonner en boules et laisser reposer 45 minutes sur du papier sulfurisé légèrement recouvert de farine. Saupoudrer les pâtons de farine et déposer l’ensemble dans le four ou le micro ondes porte fermée (toujours pour éviter l’apparition d’une croûte).

Façonner les boules en forme de baguettes en les roulant de la même manière qu’un rouleau à pâtisserie et en insistant bien sur les pointes pour obtenir des extrémités pointues. Plus la baguette sera fine, mieux cela sera puisqu’elle va gonfler. Déposer les baguettes sur une plaque recouverte de papier sulfurisé légèrement fariné et laisser lever dans le four (éteint : cet environnement fermé évite les courants d’air qui empêchent à la pâte de lever et évite également l’apparition d’une croûte). Cela peut prendre 45 minutes, 1 heure voire 1h30 avant que vos baguettes soient bien dodues. A vous de voir.

Je les sors du four puis préchauffe ce dernier à 300° C en chaleur traditionnelle. Je dépose un moule à tarte vide (en aluminium, surtout pas en verre : le choc thermique va le faire exploser au contact de l’eau !) sur la sole du four.

Je saupoudre légèrement de farine les baguettes et donne plusieurs (idéalement 4, qui se chevauchent et sont comme 4 grands pointillés de 10 cm partant d’une pointe de la baguette en direction de l’autre pointe, chaque grigne devant chevaucher l’autre tout en restant séparée de 1 cm) coups de cutter bien aiguisé (la lame doit être légèrement humide pour mieux trancher) assez profonds (1,5 cm) sur chaque baguette. C’est l’étape la plus difficile parce qu’elle est déterminante de l’esthétique de votre pain : rien ne vaut l’entraînement et les échecs pour obtenir enfin de belles grignes !

Je verse 2 verres d’eau dans le moule à tarte (20 cl pas plus) : cela fait plein de buée, mais pas trop. Cette buée va permettre aux baguettes d’avoir une belle croûte très croustillante. Trop de buée ramollit les baguettes et donne un résultat inverse.

Je laisse cuire 15-20 minutes, en jetant un œil de temps à autre pour vérifier que les baguettes ne brunissent pas trop.

Quand je les sors du four, je les déplace du bout des doigts (protégés tout de même) et les dépose sur une toile épaisse : elles vont suer pendant 30 minutes environ (le CO2 contenu dans la mie va être évacué et remplacé par l’air ambiant) et cette transpiration va être absorbée par la toile en coton épais (sinon le dessous sera tout ramolli).


Voilà, mes baguettes sont prêtes à recueillir la précieuse pâte à tartiner d’Alba… Bonne dégustation !

mardi 19 mai 2009

Tarte à la rhubarbe pour une rencontre avec le chef étoilé Eric Westermann


Ou comment j'en suis arrivée à préparer une tarte à la rhubarbe après avoir discuter des attraits du merlan avec le chef étoilé Eric Westermann...

Je ne sais pas pour vous, mais le merlan m’évoque toujours la cantine et ses batailles de petits pois calibrés comme des kumquats… teintés en vert. Il va falloir sérieusement réviser mes classiques ! Regardez un peu plus bas, cette maison presque dissimulée dans son précieux écrin de verdure, à deux pas des institutions européennes, en plein coeur de Strasbourg. Ses beaux colombages n’attirent pas seulement le regard du promeneur intrigué par les cigognes du parc de l’Orangerie qui nichent sur la toiture. Ici, le gourmet d’Alsace marque également une pause gourmande. Ces murs abritent une des cuisines les plus réputées de la région, créée en 1970 par un père – Antoine –, reprise par son fils – Eric –. Antoine a remis les clés de l’établissement à Eric et cédé ses 3 étoiles en février 2007 pour de nouvelles aventures parisiennes. Le jeune chef a quant à lui décroché sa première étoile quelques mois seulement après son arrivée à la tête du Buerehiesel.

Ce mot alsacien imprononçable pour les non-autochtones signifie petite maison du paysan. Si la maison qui accueille ce restaurant n’a rien de monumental par sa taille, elle a cependant une histoire très originale puisque bâtie au XVIIe siècle, elle a été démontée de toutes pièces et transportée depuis Molsheim (village situé à 20 km de Strasbourg) à l’occasion de l’exposition industrielle de 1895 organisée dans le parc de l’Orangerie nouvellement créé pour cet événement. C’est une maison traditionnelle alsacienne avec colombages restaurée notamment par l’adjonction d’un superbe jardin d’hiver qui offre une vue exceptionnelle sur le parc. Cette véranda affiche une décoration relativement moderne même si la pièce a conservé ses colombages d’origine.

Je voulais en savoir un peu plus sur cette famille de gastronomes et ma curiosité a été largement satisfaite au cours d'un entretien très chaleureux et sympathique (encore mille mercis !). Pour Eric, choisir de travailler dans la restauration comme son père et son grand-père n’était ni un hasard, ni une fatalité. Dans la famille Westermann, on est (naît ?) gourmet et gourmand. On aime le partage et les tablées conviviales, recevoir et donner du plaisir. Ils en ont fait leur métier : un métier d’art et de passion qui a besoin des autres pour se réaliser. Personne ne cherche à se distinguer : c’est la passion du métier teintée de l’air du temps qui les démarque naturellement. Et la différence de prix pratiqués par le nouveau chef est un élément clé. La carte est réellement abordable et à l’image de ce que recherche Eric : il ne triche ni sur la qualité ni sur les quantités, mais vise un style plus simple, plus décontracté qui colle à un public désireux de davantage de convivialité.

Le Buerehiesel est à l’image de son nouveau chef : chaleureux et accueillant. Et c'est bien l'atmosphère qui régnait au cours de notre entrevue. Eric se présente comme un modeste artisan dont le savoir-faire lui permet de mettre en valeur de beaux et bons produits acquis auprès de fournisseurs de confiance. C’est ainsi que l’idée de présenter du merlan sur la carte s’est peu à peu imposée. En effet, ce poisson négligé (et pour cause !) gagne à être choisi, assaisonné et cuisiné avec un soin particulier (et pas mixé, broyé et roulé dans la chapelure à la truelle avant d'être brûlé dans une friteuse à vidanger !). Et là, quelle explosion de saveurs ! Le Crillon ne s’y est pas trompé et se lance à son tour dans l’aventure du merlan… On peut également découvrir ou redécouvrir le mulet de roche, les écrevisses, le homard.... De beaux produits mis en valeur par une bonne cuisson, un assaisonnement adéquat et une tablée chaleureuse, voilà en somme la recette du bonheur selon Eric Westermann (finalement, la bonne cuisine, c’est presque trop facile ;-) !).

La carte du Buerehiesel s’adapte aux produits de saison. Reflet de notre époque : manger des fraises en hiver n’est plus synonyme de luxe, mais de bêtise écologique et gustative. Toujours dans cette idée d’épure, de convivialité, de retour aux sources, ici, vous ne trouverez ni dorures, ni chichis et encore moins de cuisine moléculaire. Aucun artifice ne doit dissimuler un bon plat, maquiller un moment de plaisir (quoique... du merlan déguisé en drag queen... ok j'arrête ;-) !). On peut saucer allègrement son assiette avec le délicieux pain de la maison sans craindre d’attirer le regard désapprobateur de serveurs exaspérés par un manque de savoir-vivre. Ah et ce pain maison… La croûte des petits pains de seigle, quel régal !

Parlons enfin desserts puisque c’est mon dada… Eric ne saurait résister à une bonne crème glacée ou à des fruits de saison aux arômes éveillés par une préparation de circonstance. Croquer dans de la rhubarbe crue, la présenter en salade accompagnée de sucre imbibé de jus de fraises, c’est à la fois minimaliste et savoureux à l’extrême. J’étais littéralement conquise ! Au Buerehiesel, on croque à pleines dents dans un bonheur spécialement mitonné pour vous par un jeune chef entouré d’une brigade de passionnés qui ont la tête et le cœur dans les étoiles et les pieds sur terre. Avec des cigognes pour voisines… Que demander de plus ? Euh... une tarte à la rhubarbe ;-) ?

C'est à l'issue de cet entretien gourmand qu'une nouvelle envie quasi irrésistible de rhubarbe s'est fait sentir. De la rhubarbe, certes (ou encore ;-) !), pas sous n'importe quelle forme. Eric venait de me parler de rhubarbe crue, je l'avais goûtée mais c'est vers mes souvenirs que mes babines se sont tournées. La tarte à la rhubarbe est un dessert de l’enfance au goût persistant et à la saveur acide inoubliable que le sucre peinait à masquer… Avec sa couleur bien verte. Oui, j’ai découvert que la rhubarbe pouvait être rouge sur les blogs et dans les livres de Jamie Oliver ou de Nigella Lawson. Mais dans mon jardin, la rhubarbe y était verte, comme une salade ou une banale tige. Et pas moins bonne ! Les tiges étaient rouges jusqu’à mi hauteur, et encore… Mais quelles tiges, bien grosses et parfumées ! C’est aussi sur les blogs que j’ai découvert que la rhubarbe se cuisinait comme un légume ! Aurais-je vécu pendant tout ce temps à des années lumière de toute trace de civilisation et de progrès ?

La tarte à la rhubarbe était un de mes desserts préférés parce que cette tarte résonnait comme une énigme : comment la rendre plus douce, moins aqueuse, plus jolie aussi. Aucun dessert ne vous triture jamais les méninges ? Mon rubik’s cube culinaire est enfin terminé. Quelque chose va manquer maintenant, c’est sûr !

Pour 1 fond de tarte en pâte sucrée :

- 80 g. de farine,
- 10 g. de fécule de pomme de terre,
- 45 g. de sucre glace,
- 65 g. de beurre mou,
- 17 g. de poudre d’amande,
- 1 petite pincée de sel fin,
- 25 g. d'œuf.

Travailler le beurre et le sucre jusqu’à obtenir une pâte blanche. Ajouter l’œuf, la pincée de sel, la poudre d'amande, puis la farine et la fécule. Pourquoi dans cet ordre ? En incorporant d’abord l’œuf au sucre, celui-ci absorbe l’eau qui ne peut plus alors servir de liant ni aux protéines du gluten ni aux grains d’amidon, évitant ainsi que la pâte ne devienne filasse. La pâte est souple et malléable.

Quand tous les ingrédients sont bien mélangés, mettre en boule et déposer cette boule entre deux feuilles de papier sulfurisé. Etaler la pâte sur une hauteur de 2 mm environ (super, ça s’étale tout seul !) et la déposer à plat au frigo pendant au moins 1 heure. Pourquoi la réfrigérer ? La farine contient des grains d’amidon et des protéines (dont celle du fameux gluten) qui forment un réseau élastique quand la pâte est travaillée avec l’eau pendant un certain temps (pâte à pain). Ce réseau de gluten retient les bulles de gaz carbonique qui fait gonfler la pâte à pain, mais provoque la rétractation des autres pâtes à la cuisson. Le repos permet donc aux protéines étirées telles des chewing gum, de reprendre leur forme. De plus, les grains d’amidon ne gonflent et ne se soudent les uns aux autres qu’assez lentement à température ambiante. Le repos au frais favorisera la soudure qui donnera sa cohésion à la pâte. On peut aussi envisager un passage de trente minutes au congélateur.

Le délai écoulé, découper un cercle de pâte de la taille de votre cercle à pâtisserie. Poser le cercle sur un moule à tarte recouvert de papier sulfurisé. Reposer le cercle. Puis tailler de fines bandes de pâtes pour faire les bords de la tarte. Piquer la pâte à l’aide d’une fourchette (sans la transpercer). Poser un cercle de papier sulfurisé sur le fond de votre pâte, garnir le tout de pois chiches (c’est tellement plus joli et moins cher que les billes en céramique ; conservés dans un pot en confiture ou une jolie boîte en verre, c’est même décoratif). Réfrigérer 1 heure.

Enfourner à 200° C en chaleur traditionnelle pendant 10 à 15 minutes (surveiller la cuisson, dès que les bords commencent à dorer, c’est cuit).

Laisser refroidir avant de démouler.


Pour la garniture à la rhubarbe :

Globalement, il semblerait que nous mangions trop acide et que l’excès d’acidité serait fortement néfaste pour nos petits corps. Cela tombe bien, je n’aime pas manger trop acide : un peu, pas trop. La rhubarbe par exemple me fait grincer des dents si elle n’est pas adoucie par le traitement que je lui fais subir !

Eplucher une botte de rhubarbe en enlevant bien tous les filaments. Couper en morceaux, mettre dans un saladier, couvrir de sucre (100 à 150 g. à vue de nez), remuer et faire macérer au frigo pendant une nuit (12 heures). La rhubarbe va peu à peu rendre une bonne partie de son eau (vous verrez, c'est surprenant toutes ces réserves d'eau).

Verser la rhubarbe (sans l’eau) dans une casserole et faire cuire à feu doux pendant 20 à 30 minutes. Laisser refroidir.

Verser la compote de rhubarbe sur le fond de pâte. Décorer de fraises fraîches, lavées et équeutées. Et voilà, c'est tout simple, mais quel délice !